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La Culotte Courte dans l'Uniforme

    De part sa grande popularité, son côté pratique et de son incommensurable relation à l'enfance, la culotte courte a rapidement fait partie des uniformes pour garçons dès la fin du XIXème siècle, chez les scouts bien sûr, mais rapidement aussi dans les écoles, les manécanteries et les diverses organisations pour la jeunesse, telles que les fanfares, les orchestres et les peu glorieuses Jeunesses Hitleriennes.

 

Encore de nos jours, la culotte courte est obligatoire et sans échange possible avec un pantalon dans beaucoup d'uniformes traditionnels pour garçons du monde entier. En France, elle a déjà été très largement remplacée par le pantalon mais subsiste encore surtout chez les scouts mais aussi dans l’habit de certaines manécanteries et de très rares institutions scolaires privées.

Les écoles :

    En France au XXème siècle, contrairement à ce que les médias ont tendance à nous faire croire, l'uniforme n'a jamais été porté dans les écoles publiques, les enfants ne portent que des blouses que leur achetent leurs parents. Seules certaines écoles privées et militaires imposent un uniforme avec culotte courte. En revanche, en Grande-Bretagne et dans les pays d’influence britannique, la culotte courte (ou shorts en anglais) fait partie de façon systématique de l’uniforme scolaire des garçons. Souvent associée à des chaussettes hautes, une chemise, une cravate, un blazer, un chandail, des souliers cirés et éventuellement un couvre-chef réglementaire, les écoliers anglais aux genoux et cuisses nus sont la démonstration de l'élégant style anglais... "So british !"

 

 

 

Classe de garçons dans un collège anglais en 1989. Tous portent l'uniforme obligatoire avec blazer, cravate, chaussettes hautes et culotte courte.

    Ces uniformes ont quelques fois une variante d'été avec une chemisette et des chaussettes basses et les élèves peuvent laisser tomber le chandail et le blazer. L'hiver, une capeline et une écharpe les protégent du froid, mais ils gardent quand même leur culotte courte. Il faut attendre les années 1980 pour que certaines écoles commencent à proposer un pantalon dans l'uniforme de leurs écoliers.

Ecoliers anglais des années 1980.

À gauche en hiver : culotte courte, chaussettes hautes, brodequins, pull, chemise, cravate, blazer, casquettes, écharpe et manteau.

À droite en été : culotte courte, chaussettes basses, sandales, chemisette et cravate.

    Chaque école a son uniforme propre avec ses couleurs, ses matières et son blason. En inscrivant son enfant dans telle ou telle école, les parents doivent se procurer l'uniforme officiel et aucune dérogation n'est accordée. Dans les écoles et les classes mixtes, filles et garçons ont chacuns leur variante avec jupe pour les unes et culottes courtes pour les autres. On assiste parfois à des inégalités entre les deux sexes; les jupes des filles sont parfois plus longues que les culottes des garçons. De même en hiver, les filles peuvent parfois porter des collants alors que les garçons ont les cuisses nues. Les uniformes sont entretenus par les familles elles-mêmes et les enfants partent de la maison déjà habillés. C'est ainsi que les écoliers anglais sont la majeur partie de leur temps en uniforme classique et beaucoup le garde le soir à la maison.

Les classes mixtes : Les filles en jupes longues et collants et les garçons en shorts courts et chaussettes hautes.

Différents exemples d'uniformes scolaires, avec ou sans blazer ou cravate, mais toujours avec les chaussettes et la culotte courte.

    De même, au Japon et en Asie du sud-est, dès les années 1950 jusqu'à nos jours, la majorité des écoles privées, à l'instar des écoles d'influence britanique, l'imposent dans l'uniforme scolaire d'été et d'hiver des garçons. Encore aujoujourd'hui, celles qui ont conservé leur uniforme traditionnel n'ont pas remplacé la culotte courte par le pantalon. 

 

 

Ecoliers japonais en uniforme scolaire dans les années 2000.

Le scoutisme :

    Instaurée en 1907 par Lord Baden Powel, le scoutisme est la plus vieille organisation pour la jeunesse encore très active de nos jours dans le monde entier. Basée sur le respect des valeurs, de la nature et des personnes, le scoutisme propose depuis plus de cent ans ses activités d'extérieur et religieuses aux garçons et aux filles. Le scoutisme traditionnel n'a presque pas dérogé à ses règles premières et le port de l'uniforme en est un bel exemple et un symbole. Depuis 1907 donc, outre le foulard emblématique de chaque unité, la culotte courte fait partie sans exception de l'uniforme des garçons à travers les années et les saisons, sans suivre aucune mode. Seule la longueur varie un peu en fonction des époques. À la base aux dessus des genoux, elle s'est fortement raccourcie à partir des années 1950 pour arriver tout en haut des cuisses jusque dans les années 1980. Puis elle s'est rallongée lentement mais sûrement au fil des décenies pour revenir à sa longueur initiale aujourd'hui. Certains même la porte en dessous des genoux, mais la plupart des chefs recommandent de la raccourcir au dessus. Les filles portent elles traditionnellement, une jupe-culotte descendant à mi-mollets.

 

Les culottes courtes des garçons sont de matières et de couleurs différentes en fonction des unités. Souvent en velours côtelé, elle peut être aussi en toile ou en cuir. Dans la plupart des unités tarditionnelles, les pantalons sont exclusivement réservés aux chefs adultes et les jeunes n'y ont absolument pas droit, quelque soit leur âge, même l'hiver. C'est le cas par exemple chez les Scouts d'Europe. En revanche depuis quelques années dans certaines unités moins conservatrices, seuls les chemises et les foulards sont obligatoires, laissant le choix du bas aux jeunes. C'est le cas des Scouts de France.

Ci-dessus, dessin de scout des années 1930

 

À droite, louveteaux dans les années 1960

Scout des années 1980 en culotte courte de toile

Scouts fille et garçon des années 2000.

Une patrouille scoute faisant de la raquette à neige en short ! Hiver 2009.

Rassemblement de Scouts de Riaumont en culottes courtes de cuir. Photo de 2006

Les petits chanteurs :

   À l'époque classique, seules les hommes ont le droit de faire partie des choeurs religieux, c'est pour cela que les voix aigües sont chantées par de jeunes garçons. Depuis, la coutume est restée et les manécanteries pour jeunes garçons se sont multipliées. On connaît surtout en France les Petits Chanteurs à la Croix de Bois, avec leurs aubes blanches et leurs croix autour du cou, mais beaucoup d'autres se sont formées à travers le monde au XXème siècle. Chaque manécanterie a son propre uniforme et souvent, la culotte courte est de mise. Encore de nos jours, certaines ont gardé son costume traditionnel.

Les Petits Chanteurs de Laval (Québec) dans leur uniforme officiel:

Chemise bleu clair, souliers noirs, chaussettes hautes blanches, chandail et culotte très courte marine.

Manécanterie de garçons fondée en 1981

Schöneberger Sängerknaben en 1984. Manécanterie allemande dans son costume traditionnel, chemise blanche, gilet noir, culotte courte noire et chaussettes blanches.

D'autres manécanteries de garçons du monde entier dans leurs différents uniformes à culottes courtes.

    Outre les choeurs de garçons chantant des chants lyriques, il y a aussi dès les années 1970 le phénomène des groupes de jeunes chanteurs pop, qui ont choisi comme costumes de scène la culotte courte à chaque apparition publique. C'est le cas par exemple des Street Magic, groupe de jeunes russes des années 2010 qui, pour un de leurs célèbres tubes, sont accoutrés d'un étrange uniforme avec des oreilles de lapins, chemisettes bleues, culottes courtes à carreaux, cravates assorties, chaussettes hautes blanches et brodequin noirs.

Autre groupe pop de garçons des années 1980 ayant choisi la culotte courte comme costume de scène. Le noeud papillon vient donner un peu plus d'élégance à la tenue.

 

Groupe de chanteurs russes, les Street Magic en costume de scène pour l'un de leur tube. Les garçons sont en culottes courtes, chaussettes blanches et portent des oreilles de lapins.

 

Les groupes de danseurs et musiciens :

   Encore plus festifs et événementiels, on retrouve de jeunes danseurs et musiciens portant également des uniformes à culottes courtes, dans les groupes folkloriques et les fafares militaires pour garçons.

 

Les Fameux Cadets de Shawinigan au Québec sont un bel exemple de fanfare et qui, de 1957 à 1970, défilent fièrement partout et dans une discipline des plus strictes, avec un sens aiguisé du marketing. Ces adolescents ont entre 10 et 17 ans et tous portent le célèbre short extrèmement court qui font leur notoriété ainsi que le calot et les chaussettes à pompons .

Les Fameux Cadets de Shawinigan en 1962.

Une autre fanfare d'adolescents en culottes courtes des années 1970 à 1990.

 

 

 

    Côté folklore, ce sont les groupes tyroliens, les Schuhplattler, et les bavarois qui illustrent le mieux le porte des culottes courtes. Sans distinction d'âges, les danseurs masculins portent tous la culotte courte traditionnelle en cuir, la fameuse lederhose, en toutes saisons. Leurs danses consistent en général en des rondes avec pas sautés et claquements de mains, l'une contre l'autre, sur les pieds et les cuisses nues. Pour le côté anecdotique, après une danse énergique, les danseurs ont le devant des cuisses souvent bien rouges.

Goupes folkloriques de jeunes danseurs tyroliens et bavarois en costumes traditionnel.

Les jeunesses hitlériennes :

 

 

 

    La Hitlerjugend ou HJ, soit en français la Jeunesse hitlérienne ou souvent les Jeunesses hitlériennes, est une organisation paramilitaire du Parti nazi, active entre 1926 et 1945.

La raison d'être des Jeunesses hitlériennes est la formation de futurs surhommes « aryens » et de soldats prêts à servir loyalement le Troisième Reich. Il s'agit de contourner les clauses très contraignantes du Traité de Versailles qui interdisent à l'Allemagne vaincue de posséder une armée digne de ce nom et de préparer une génération physiquement et mentalement apte à être, au plus tôt, lancée dans une guerre totale et foudroyante contre toutes les puissances naguère ennemies du Reich et du peuple allemands. Dans les Jeunesses hitlériennes, l'entraînement physique et militaire passe bien avant l'instruction scolaire et scientifique. L'apprentissage prodigué aux jeunes comprend le maniement des armes, le développement de la force physique, la stratégie militaire et un endoctrinement antisémite. Après avoir dissous les organisations de scouts dans tous les Länder d'Allemagne, les Jeunesses hitlériennes s'approprient beaucoup de leurs activités, bien que les objectifs et le contenu ne soient pas les mêmes. Une certaine cruauté (limitée) des plus grands sur les plus jeunes est tolérée, et même encouragée, puisqu'on pense que cela éliminera les plus faibles et endurcira les autres.

L'encadrement des Jeunesses hitlériennes est assuré par des adultes, souvent militants du parti nazi au sein d'un corps d'armée. Le gros des membres comprend des garçons âgés de quatorze à dix-huit ans, à qui l'on fait porter une culotte courte, un foulard et une chemise avec les insignes officiels.

L'uniforme des Jeunesses Hitlériennes avec sa culotte courte en velours côtelé noir.

Défilé des Jeunesses Hitlériennes en 1933

Les enfants de troupe :

    Appelés "enfants de troupe", ce terme désigne à la base les fils et filles de sous-officiers qui suivaient les troupes lors des différents déplacements de l'armée française. Aujourd'hui, on désigne comme enfants de troupe les élèves des écoles militaires, qu'ils soient enfants ou non de parents militaires. Ces écoles militaires sont les rares en France a imposer, comme on peut bien l'imaginer dans ce milieu, l'uniforme à tous ses élèves, sans aucune exception. La culotte courte a là aussi ses heures de gloire jusque dans les années 1980.

Les élèves de l'Ecole Enfantine Militaire Hériot de Boissière-L'Ecole dans les Yvelines (Seine-et-Oise avant 1968). Evolution de l'uniforme:

L'après guerre, fin des années 1940

Les années 1950

Noël 1965

1974

1975

1983

    Mai 1968 semble avoir eu son influence puisque les filles arrivent dans l'école dès les années 1970, mais ne portent pas l'uniforme, au contraire des garçons qui, a défaut d'un uniforme complet impeccable, gardent néanmoins le chandail bleu marin, la culotte courte et les chaussettes noires. Tout comme dans les années 1980, les filles sont toujours en civil alors que les garçons gardent la culotte courte qui semble toujours être obligatoire.

 

L'école du Grand Prytanée National de Briançon dans les Hautes-Alpes.

Une autre école militaire où les élèves en culottes courtes, portent l'uniforme officiel.

Le mouvement des Pionniers soviétiques :

    À la manière des scouts et des différentes organisations pour la jeunesse, l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) avait ses Pionniers, rassemblement de garçons et de filles de 10 à 14 ans en l'honneur de Lénine et de la puissance soviétique jusqu'en 1991. Cette formation qui fête ses 70 ans en 2015 a fait l'éducation et l'idéologie communiste de la jeunesse depuis 1945 jusqu'à la dissolution de l'Union. Les jeunes portaient bien sûr un uniforme commun, avec chemise blanche, jaune ou bleue, chaussettes blanches, calot bleu, foulard rouge du communisme, sans oublier la jupette bleue pour les filles et la culotte courte de la même couleur pour les garçons.

"Toujours prêts !"

Réveil matin pour le rassemblement lors d'un camp des pionniers des "Jeunes Cosmonautes" en juin 1972.

Les tambours des Enfants d'Artek lors d'un camp sur les bords de la mer Noire en juillet 1981.

Différentes parades à Moscou des Jeunes Pionniers de Lénine. Respectivement 1967, 1972 et 1973.

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